dimanche 5 mai 2013

Pic Anayet : face Nord

FUERTE ASKO!!! Ceux sont les mots lâchés par un des espagnols, ébahis et hallucinés, quand ils m'ont vu sortir de la face avec mon pantalon explosé et un seul piolet à la main. Surement que pour eux, il n'y avait pas l'ombre d'un doute, le demi tour s'imposait.

Après une approche plus ou moins commode sur une neige plus ou moins porteuse, nous sommes heureux de rencontrer des traces d'une cordée, au pied de la face, qui prend de la hauteur et surtout la direction de la voie.

Le pic Anayet avec ses faces Est à l'approche puis Nord.




Nous contournerons la barre centrale par sa gauche pour récupérer au dessus un  couloir (50°) qui bute sur le fronton rocheux se situant dans l'axe du sommet, juste avant les premiers ressauts.

Olivier, avec sa veste de guide, en action dans le couloir.


Très rapidement, nous rejoignons la cordée espagnole qui commence à attaquer  les difficultés.
Au niveau du second de cordée, je cherche une faiblesse sur la paroi qui me permettrait de faire un relais. Mon collègue ibérique me montre alors, un peu au dessus, une cordelette encerclant un rocher. La bonne affaire est juste là. Cependant, assez méfiant de ces bouts de ficelle décolorée, je décide de monter pour renforcer le relais en mettant une sangle. Je dégage la neige dans les interstices, passe ma sangle façon lunule et commence alors la fameuse histoire d'amour " je t'aime, moi non plus". Subitement le rocher est pris d'un amour foudroyant pour ma pomme et se jette sans ménagement dans mes bras, amour me faisant tomber à la renverse, pour m'attirer vers les abimes de le face.
Mais ayant déjà une fiancée et n'appréciant pas les cœurs de roc, après quelques glissades accompagnées de roulades, je parviens à m'arrêter et laisser filer ma prétendante.
Après un ptit bilan et contrôle technique ,  je remonte pour rejoindre Olivier qui prend en main la suite de la course.Dans ma liaison éclaire et sulfureuse avec mon amie pierre, j'ai perdu un piolet Simon de type Naja ( peut être qu'une bonne âme...).

La suite est sympa avec 2 ressauts en neige dure et glace d'une quinzaine de mètres chacun où il faut être un peu attentif car par endroits, les piochons (ou le pour le lésé) traversent la structure.Nous avons fractionné cette partie en 2 pour éviter de marcher sur les espagnols, mais la section ressauts peut se faire en une longueur de 50m.

Les ressauts






Dernières longueurs tirées à corde tendue


 Summit avec le guide


Summit avec " el Terminator"


Sur les conseils, forts judicieux , des espagnols, nous descendrons en suivant l'arête pour éviter le passage avec le câble, passage très exposé dominant les barres rocheuses.
Le retour fût long et mes hématomes aux jambes commencent à réveiller quelques douleurs.
Pour l'époque, la montagne est très enneigée et les massifs comme ceux de la Telera ou du Balaitous sont gavés comme au mois de février. Pour info, on chausse encore les skis dès la voiture au cirque de Anéou.

Massif Balaitous


Encore de belles corniches



Et notre fierté locale, enneigée comme en plein hiver



Info course: difficultés techniques concentrées sur une longueur ou 2 si on fractionne avec coup de cul à 70/75°
Prendre quelques friends de petites à  tailles moyennes. Jeu de coinceurs et 2 ou 3 pitons en cas.
Descente par l'arête ( cairn) assez facile avec quelques pas de désescalade à la fin.

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