Ce samedi est un jour salvateur mais le temps est annoncé un peu à beaucoup pourri selon les sites météos. Il faut que je trouve un drogué de la grimpe pour m'accompagner et qui ne se pose pas trop de questions sur la couleur du ciel.
Jean Pierre répond présent et, est hyper motivé quand je lui propose d'aller du côté de Gourette pour essayer de commencer une ligne qu'il avait repérée.
Le lieu du sketch
Arrivés à Laruns, il pleut et le massif est bouché.
On se rend optimiste en se disant que certaines météos prévoient des éclaircies avec de la pluie en fin d'aprèm et qu'avec le foehn, la paroi gorgée de chaleur, va vite sécher le temps de la marche d'approche.
C'est vraiment dément comment on peut s'accrocher à la moindre lueur d'espoir quand on est mort de faim et que l'on vient de se taper plus de deux heures de bagnole.
Quitte à prendre un joli but, autant le faire bien : on monte à Gourette.
Et le premier miracle fut.
La paroi est mouillée mais le vent du sud est de la partie. On a la banane et on se partage le matos. Direction les contreforts du pic de Coutchets.
Au pied de la ligne, le caillou est par endroits mouillé mais il y a moyen de passer.
Jean Pierre distribue les rôle et décide de commencer pour me laisser la longueur suivante, raide,humide et au rocher un peu péteux.
La ligne passe par là, au centre de l'image, dans le mur juste à gauche du grand surplomb dominant.
Départ
30 mètres de tirés et c'est à mon tour.
Cette deuxième longueur débute par une rampe qui mène au pied d'un premier ressaut raide mais sculpté avec quelques marches et écailles pour ensuite traverser et arriver sur une petite plateforme herbeuse ( beaux passages)
Ensuite, c'est tout droit vers le ciel pour se rétablir dans un premier temps sur une petite vire un peu surplombante et déversante.
Mais voilà, avant d'attaquer cette partie, quelque chose ne tourne pas rond. Je me pose milles questions et fais du bidouillage en tergiversant. Je mets 2 friends, monte, puis redescends, teste de nouveau mes points, plante deux pitons en les juxtaposant pour artifer, attrape à la hâte une fissure sur la vire, me mets au taquet en mettant un friend à la jetée dans un trou, sens plus mes avant bras et avec la théorie de la fuite en avant, me propulse sur la vire, élan bloqué par je ne sais quelle satané longe que je n'ai pas bien rangée. J'angoisse, je panique et crie à JP que je suis très mal.
Dans un désespoir total, je renouvelle ma tentative de rétablissement et puis, je me retrouve la tête en bas, les pieds vers les cieux, 7 à 8 mètres plus bas après avoir rebondi sur la plateforme herbeuse.
Dans ma gamelle, j'arrache les 3 friends que j'avais placés et ma chute est enrayée par ... un spit.
Pas de bobos: deuxième miracle.
De retour au relais, JP reprend les rênes, pas fier, car lui, il a vu en live mon retour express. Il parait que ça calme.
Sans hésiter, il met du spit dans la zone pour continuer sereinement.
JP à la relève après le ressaut et juste avant la fameuse vire de décollage.Moi, j'ai terminé ma course aérienne juste à la limite de la photo en bas.
Pendant ce temps, le ciel change de nouveau de couleur et quelques gouttes font leur apparition.
Un bruit me sort de mes pensée accompagné d'un cri et je vois passé un perfo avec un accu qui part en vrille.
J'arrive à récupérer le perfo qui s'est scratché pas loin du relais et lui colle la deuxième batterie.
Malgré une gâchette explosée, il fonctionne.Distribution de miracle...
Cette deuxième longueur est soutenue avec un système de ressauts verticaux,voire déversants mais maintenant bien équipée.
Deuxième longueur avec ses ressauts
La longueur suivante permet de quitter la verticalité des lieux et de remonter de grandes dalles couchées à l'aide de cannelures.
Soudain, j'entends râler JP. Il vient juste de perdre un chausson. Heureusement pour lui, la zone est facile.
Prêt à tout pour se délester du poids;
Retour au sol en 2 rappels de 55 à 60m, juste avant l'arrivée d'un régime pluvieux, qui très rapidement mouillera les faces.
Une journée vraiment miraculeuse.
