vendredi 19 février 2016

Un pilier Basque à la Montagne d'Areng TD+ M5 / M5+



Séduits par notre précédente venue à cette montagne d'Areng, nous remettons le couvert mais cette fois ci avec Henri, le maitre des lieux.
La journée s'annonce donc excellente d'autant plus que la fraicheur locale va bien resserrer le support, composé d'un mixage de touffes d'herbe et de mottes de terre. Il faut bien avouer, que dans le vertical, cela aide bien.

La montagne d'Areng est vraiment une montagne bluffante: petite par son altitude mais très riche en possibilités de grimpe pour tous niveaux.

Cet hiver, la montagne d'Areng est généreuse en cadeaux.



La ligne convoitée se situe au centre d' un pilier évident, à droite du secteur "Fanou et Fioccoland".
La voie au final est jolie, assez directe et soutenue dans son ensemble avec de beaux passages dans toutes les longueurs.
Seuls 3 points à demeure sont en place ( 2 dans L1 et 1 dans L2), ce qui m'a donné matière à chambrer JP, même si je dois avouer qu'il était difficile de faire autrement, et que, Henri et moi, avons sûrement eu plus de chance dans les possibilités de protection que nous offrait le terrain.

A l'approche sous le pilier avec Mentalist à gauche et le Potager des retraités à droite.



Départ de L1, Jean Pierre s'y colle et se met tout seul la  pression dans une  ambiance exam aspi avec lui comme élève, Henri dans le rôle du juge ( il n'a rien demandé mais c'est JP qui cogite) et moi comme chambreur de moral ( j'adore)




Jean Pierre, n'ayant foutu pas grand chose dans l'activité grimpe de L1, se recolle L2 et sans moufter svp.



Henri, chez lui, dépoussiérant le haut des commodes.



L3: Une belle longueur bien variée entre touffes divers et rocher, le tout pour ma pomme.( photo de Henri)



Henri et Spiderman Spiterman à la sortie du dernier verrou de L3



Pour L4, on va passer du monde des brutes à celui de la finesse avec un changement de leader et de style. Finis les travaux BTP, bonjour l'Ostéopathie.
Les mioches que nous sommes n'ont que bien se tenir, essuyer leur morve et écouter l'élégance du style de grimpe de Henri. Leçon Maestro Henri.
La longueur débute par une rampe  pour aller ensuite remonter un mur rocheux raide ( 2 passages selon les souhaits) sachant que celui de droite est bien pêchu sur les 3 premiers mètres.

Concerto pour deux morveux par maitre Henri




Les morveux à R4 ( photo de Henri). On vient de prendre une leçon et on ne la ramène pas.


Cette dernière longueur nous a permis de rejoindre la crête, juste au dessus de Mentalist. Il reste une traversée sur la gauche pour sortir et elle demande que l'on s'emploie un peu pour prendre pieds sur de l'horizontal.

Henri fait exploser le final. Alors, les morveux, c'est qui le patron ici?




Descente  facile en allant chercher le couloir Lucas

Topo de Jean pierre




Mais la montagne D'Areng, ce n'est pas seulement de la grimpe. C'est aussi des lumières, des paysages, des couleurs, un beau lieu quoi!







Si l'aventure vous tente, prendre un jeu de friends et micro avec 2 ou 3 pitons variés.
Tous les relais se font sur arbres sauf  R4 ( lunule sur rocher)
Toutes les longueurs présentent des ressauts verticaux ou quasi, plus ou moins courts.

Histoire de motiver les p'tits morveux à revenir, Henri propose d'appeler le pilier, le pilier Basque. Alors, sur ce, c'est certain, on reviendra car on s'amuse vraiment bien sur tes montagnes Maestro.

dimanche 14 février 2016

Agüero: Dakota line 6b+ et le reste...


Rendez vous tardif pour laisser sécher la matière.
Direction le secteur de Riglos pour profiter d'une courte fenêtre météo correcte. Sur place, tout est trempé.
Coup de fil à notre topo man qui nous indique une voie équipée et rappelable, assez sympa, avec une cotation abordable du côté de Agüero: Dakota line.
Sur son enthousiasme, on prend; et puis elle voit le soleil dès le matin et ne détient pas de jardins sur les vires ou au sommet qui peuvent couler.

Village de Agüero et ses Mallos


Bonne pioche: le pilier où passe la ligne est seccos.



Topo:



La voie est super bien équipée.
Louis nous avait donné comme cotation 6b+ en  omettant de nous préciser qu'il y avait plusieurs passages en Ae et A0 dans la première moitié de la ligne, d'où nos interrogations dans leur franchissement et notre doute sur la  voie.

Du coup, la première moitié de la voie a peu d'intérêt pour la grimpe .Cependant la deuxième partie est plus plaisante et le caillou vraiment meilleur.

Dans la voie








Au sommet, les premières gouttes de pluie.
Descente en 2 rappels dont un à 58 mètres et l'autre 60 mètres piles ( on a sauté des relais intermédiaires)



dimanche 7 février 2016

"Fioccoland" sur les terres de Henry TD+/ ED- M6 90°


Fin d'aprèm, on débarque nos fesses sur les crêtes, ventées par un vent du Sud dément.
En bas, dans la plaine, les lumières des villages et des villes s'allument petit à petit comme des vers lumineux tandis que le ciel s'assombrit sérieusement.

A la cabane, Henry est descendu après nous avoir observé un long moment et nous avoir encouragé dans notre reptation verticale.
Henry, c'est un sacré bonhomme. C'est un peu le père, le pâtre du coin avec toutes ses attentions pour les promeneurs et les alpinistes(balisage du sentier, cabane, père Noël), mais aussi l'ouvreur de pratiquement toutes les voies de grimpe du secteur (et ces temps ci, il en a défloré un paquet). Sa montagne d'Areng, il se la bichonne et il la connait par cœur.

La dernière fois que nous sommes venus avec Jean Pierre, celui ci,  coutumier du fait, repère une ligne à droite du couloir Fanou. Elle suit une fissure plus ou moins large très rectiligne. Après renseignement auprès de Henry, elle n'est pas ouverte et cela fait l'effet d'une bombe chez notre marsupilami souletin.
A partir de ce moment, irrémédiablement, le processus est enclenché.
D'abord, cette vision liée à un fantasme chronique va lui bouffer un paquet de neurones puis ensuite par ricochet c'est lui qui va me bouffer le cerveau par harcèlement moral.
Il lui aura juste fallu deux mois pour que je craque, sachant que j'adore le dry et le mixte  et que mes piochons sont restés au chaud durant cet hiver estival.

Cette fois ci, l'approche est minimalisée puisque nous avons remonté la piste dans son intégralité, grâce dixit JP à son pilotage.

A la cabane, on se rend compte qu'ici la neige ne nous a pas attendu et que notre ligne est plutôt sèche à très sèche; un peu logique vue la raideur du bastion.

Le massif du coin




Et la fissure dans le bastion à droite de Fanou qui démarre tout en bas.


 
 
Le topo
 
 
 
Cette première longueur va vite nous donner le ton. Les touffes d'herbe et de motte sur lesquelles on compte pour progresser vers le haut ne sont pas gelées et ont tendance à se barrer quand on y met un poids divers ou un petit coup de piochon.
D'entrée de jeu, le pulse monte dans les tours et la moindre micro fissure est bénie. Il me faudra monter bien haut avant de pouvoir mettre un point sûr .
 
1er ressaut
 
 

 
 Après la première terrasse, j'entame le deuxième gros morceau qui consiste à remonter une ligne de fissures verticale garnie à souhait de morceaux de jardin, mais assez vite le doute s'installe avec ce gel fantôme qui ne permet pas de bons ancrages. Je redescends tant qu'il en est encore possible pour aller  relayer au pied d'un arbre et faire monter JP.
 
Jean Pierre à la sortie du premier ressaut
 
 
 Après discussion, on décide de continuer et je repars pour m'endosser  le rôle de Nicolas le Jardinier avant d'interpréter formidablement bien celui de "l'homme qui tombe à pic".
Au fur et à mesure de ma progression, les mottes ayant reçu un coup de piolet se font la valise lorsqu'elles font connaissance avec mes crabes.Parfois, leur désertion permet de mettre à jour des possibilités de coincements de lames pour les piolets et les mono pointes
 
Le bas du deuxième ressaut
 
 
Plus haut, je fourgue un piton  et estime ses probabilités d'arrachage quasi nulles. A la théorie, il suffit d'y ajouter la pratique. Chose faite, il a tenu.
Je repars, arrive à accéder à l'endroit qui permet de passer de l'autre côté de la fissure cheminée pour ensuite laisser ma place à JP.
 
 
La "kich" au niveau de l'enjambement. Photo prise par Henry
 
 
 
JP commence peu confiant ( ce qui a le don de bien me marrer) mais petit à petit il se concentre et sous les encouragements de Henry qui nous observe il trouve la solution pour passer le dernier obstacle et faire un bon relais sur arbre.
 
JP au départ de L2. Regardez bien, il en tremble de confiance.
 
 
 
Dans un pas dur en haut de L1 (photo de Henry)
 
 
 
L3 se présente sous de meilleurs hospices avec un sol un peu plus gelé. La partie médiane est très intéressante avec sa série de coincements de lames sur le bord gauche. On peut attaquer le couloir directement ( accès difficile ce jour mais avec plus de neige cela doit être juste qu'une formalité) ou grimper d'abord par la gauche(cela parait simple mais ce ne l'est pas ) pour revenir dedans plus haut.
 
Bas de L3
 
 

 Partie médiane ( ne pas compter sur les touffes d'herbe à droite car le caillou est juste dessous)
 
 
 
L4 Les difficultés sont terminées. On remonte au mieux  pour aller faire relais au pied de l'arête et juste au dessus du couloir Fanou.
 
 
 
La dernière longueur passe derrière l'arête pour aller rejoindre un couloir facile qui domine Fanou et terminer sur les crêtes
 

 
 
Début de soirée, on retrouve la voiture, fiers comme des papes.
 
Si l'aventure vous intéresse, prendre un jeu de friends, de micro et voire 2 ou 3 pitons au cas ou.
 
Christian Ravier a dédié une voie à Barrio à Ansabère, connaissant son amour pour cette montagne. Il l'a surnommée Barrioland.
Nous connaissons l'amour que porte Henry à  cette montagne d'Areng et nous voulons lui dédié cette nouvelle ligne: "Fioccoland" naquit sous ses yeux comme un père qui assiste à la naissance de son enfant.
 
C'est sûr, on reviendra.
 


jeudi 4 février 2016

Pena Rueba : notre SPA ( Socièté protectrice des alpinistes)


Généralement, on se garde la grimpe dans les secteurs Aguero, Pena Rueba et Riglos pour les hivers peu favorables à l'alpi et la glace ou quand la météo est pourrie chez nous.

Comme ces deux critères sont rassemblés ce mercredi, on entame donc notre flux migratoire vers la Pena Rueba  pour aller jouer la "Chica Grigri" ( en ce qui me concerne)

Au départ, nous étions pas moins de cinq avec Merxe, Robert et Bernard. Sentant surement le plan journée formation sonneur de carillons, ils se mettent d'accord entre eux et décident d'aller grimper un truc plus abordable un peu plus loin.
La grande satisfaction de cette séparation prématurée est avant tout... auditive. C'est certain, le poulailler souletin n'est pas touché par la grippe aviaire.

Jean Pierre m'embarque donc pour lui servir d'assureur dans "Frontera Apache".

Le topo piqué sur le net



Eux, ils ont eu du flair...



Une fois au pied de la paroi, ce fut l'épreuve du QCM de la journée: trouver la bonne voie.
Un départ de voie tous les deux mètres, des spits partout et pas de noms aux pieds sauf pour Aliana.
Dans la face, les lignes sont tellement près parfois, qu'elles ont en commun certaines prises blanchies par la poudre magique qui fait rêver les mains.

Seule chose de sûre, c'est bien là dedans que cela se passe.



Après comparaison topo / terrain et un peu de feeling, Jean Pierre attaque L1  et se perfuse une bonne dose d'eau gazeuse dans ces petites bouteilles de Musclor que sont ses avant bras.



L2: Elle démarre par un mur déversant pour ensuite assez bien rouler.




Ce qui devait arriver, arriva. L3 se fait entièrement dans Aliana avec son grand mur déversant et soutenu.


Au dessus, on récupère facilement notre voie initiale en effectuant une petite balade horizontale et se scotcher à son  R3.

L4 est très surprenante avec son départ en 6a+ qui nous a semblée plus technique que certains passages côtés plus sévères en dessous.


L5: recadrés par la longueur du dessous, on se méfie du 6a suivant


L6 et L7 Beaucoup plus faciles et sans grandes surprises.



A la sortie de la voie, on rejoint la via ferrata pour entamer la descente  qui propose une jolie vue sur Riglos;



Retrouvailles des autres oies à la voiture. Direction The Bar pour partager un bon moment avant de prendre chacun ses directions respectives.

Pour la voie prendre une quinzaine de dégaines et en complément un étrier au cas ou.

Pena Rueba, notre SPA à nous.