Pic Rigüelo: Nouvelle voie "Métal hurlant"

Le pic Rigüelo, c'est un peu notre maison de vacances, voire presque secondaire, avec ses 7 voies d'escalade ( sans compter les couennes sur les dalles situées côté couloir de descente) dont quatre ouvertes par notre cordée: 3 chaussons pour 2 riguelos, c'est Majeur (en compagnie de Fabien Naegelen), Divine surprise, et la toute dernière Métal hurlant.
Je crois que cette fois ci, nous avons fait le tour de la propriété et que nous laissons la baraque en location.
Quoique, il semble que la baraque, parfois, soit squattée et que certains y jouent du perfo à outrance pour surement y agrafer une galerie de tableaux.
En effet, Jean Pierre avait repéré La dernière ligne de fissures évidente sur la partie gauche de la paroi, longeant un joli dièdre. Arrivé sur place, on ne peut que constater que la super ligne de fissures est jalonnée par une ligne de spits récente. Nous n'avons rien contre les voies équipées mais sur ce coup là, nous la trouvons hors sujet avec ces fissures qui ne demandent que de manger du "friends".

Bref, on improvise un plan B, histoire de ne pas s'être levés pour rien.
Il s'avère que le pan gauche du dièdre propose aussi une série de fissures qui permet de remonter l' éperon qu'il défend et de rejoindre ainsi la ligne équipée plus haut. On décide de tenter le coup et d'aviser plus haut la suite à donner.

La face avec le dièdre sur la gauche, Divine surprise et C'est Majeur au centre.

Les fissures sur le pan gauche du dièdre avec une partie dominant la fin de l'éperon juste déversante.

L1 Quelques mètres sur le départ enherbés puis ensuite que du caillou à souhait. Elle semblait facile...6b, un seul spit de progression pour éviter le retour au sol.

L2: Je la surnommerais "la teigneuse" avec un départ pas évident qui consiste à franchir un petit surplomb avec peu de prises de main et rien pour les pieds. Longueur soutenue: 6c.

L2 nous débarque sur le haut de l'éperon, où JP tombera sur un relais de la voie équipée.
La suite est un grand mur déversant. Son point de faiblesse est constitué par deux fissures parallèles  qui se rejoignent sur le haut.
Les auteurs de la voie équipée ont évité ce morceau de choix en allant chercher un terrain plus facile par la gauche. C'est une aubaine pour nous.

L3, la mangeuse de friends!!! Juste renversant!!! 7a+ soutenu. 1 point à demeure sur le haut pour cause de manque de matos.

L4 La trompeuse!!! La zone se couche et on se dit que cette fois ci , cela va rouler. Départ très teigneux avec un rétablissement demandant une grande pratique du yoga ( 7a). La suite franchit un mur et une sorte de gouttière pas si faciles (6a)  pour arriver dans une zone qui se couche franchement avec un rocher parfois douteux. De là, on a passé un petit ressaut ( 1 spit) pour sortir sur l'arête par une jolie petite dalle couchée, cachée à gauche d'un mur final fissuré en mauvais caillou.

Dernier relais avec la star du jour. Bravo à JP qui s'est tout tapé en tête dans une voie  difficile et bien soutenue.

Le topo fait par JP.

Mais le secteur de Rigüelo, c'est aussi un panorama.

Et déjà d'autres projets au loin....

Espolon del Paso: De Anso a la eternidad 6a / A1

J'aime beaucoup ce massif d'Anso avec ses parois en calcaire, proposant une grande diversité d'escalade: fissures, dalles, dièdres, surplombs, réglettes, gouttes d'eau, du libre, de l'artif, ou un peu des deux, des voies sauvages à équipées ou semi équipées, des accès faciles à très compliqués et idem pour les retours ...etc...!

Olivier et Stéphane n'y avaient jamais grimpé. C'était l'occaz.
Pour ce premier contact, je propose la voie "De Anso a la eternidad", voie que j'avais déjà faite l'an dernier avec Fabien, et, qui nous avait vraiment enchantée.
La ligne comportent 6 longueurs dont deux très courtes, semi équipées, avec des difficultés qui tournent dans le 6a et, à l'originalité de proposer un passage en A1. Le caillou y est super est permet de se lâcher sans trop se poser de question.
La voie s'arrête au milieu de dalles, plutôt belles (les ouvreurs n'ont surement pas voulu polluer la voie de C.Ravier - Los Misterios- qui passe juste au dessus .
L’orientation de la paroi est Sud, autant dire que nous n'avons pas souffert du froid.

L1 6a  A froid, c'est pas bon pour les côtes fragiles.

L2 Courte et facile

L3 6a  Jolie longueur qui démarre par des dalles puis fissures pour passer un petit surplomb.

L4: 6a A1 La plus jolie de toutes. Enchainement de fissures pour finir dans un dièdre.

L5 Facile

L6 6a avec quelques genévriers qui facilitent la tâche.

Pour la balade, il est conseillé de prendre un jeu de friends en tailles moyennes jusqu'au N°2 Camalot et doubler le n°3. Quelques petits coinceurs pouvant être utiles pour le passage en artif.

Anso / Espelon Solitario : The Roof 7b+ (6b/A2 oblig)

A la sortie de l'hiver, Jean Pierre m'avait signifié que nous n'avions pas encore ouvert une ligne dans les grandes et belles parois du massif d'Anso, massif que l'on adore, et que cela n'était pas digne d'une cordée comme la notre.

Le rendez vous est donc pris et nous partons pour le secteur Espelon Solitario, où Jean Pierre a repéré d'énormes toits qui l'envoutaient, espérant trouver des lignes de faiblesses pour les franchir. Tandis qu'il était captivé par ces avancées et sur-motivé pour aller voir cela de plus près, moi, je restais un peu perplexe sur la faisabilité du truc. Mais bon, pourquoi pas, la vie est faite de plein de bonnes surprises...

Acte1: On prend la journée la plus pourrie de l'année pour se décider d'aller voir. Comme on va au pied, on embarque tout le matos en cas que tous les sites de météo ne se soient trompés.
Histoire de ne pas perdre la journée, je fais L1 sur un rocher parfaitement glissant, m'obligeant à artifer  sur certains pas, le tout soldé par 3 petits vols. Pour finir, une énorme écaille, qui a décidé de se faire la malle toute seule, a failli nous achever JP qui a eu le réflexe de faire un méga plongeon pour échapper à la sanction finale. Après avoir atteint le point convoité, retour au sol sous la mousson, récupération des affaires éparpillées par la dite écaille, dont mon sac explosé. Trempés jusqu'aux os, on ne prend plus la peine de faire dans la délicatesse pour traverser la rivière en bas.

Acte 2: Grand beau; cette fois ci , nous ne sommes pas seuls dans le secteur.
La journée commence bien pour JP avec un nouveau plongeon ( non volontaire cette fois ci) dans la rivière. Il a le slip une nouvelle fois trempé, mais il sauve l'essentiel: le matos dont le perfo.

Pour ma part, je reprends l'ascension de L1, et au bout de quelques mètres, je m'écrabouille sur le rocher après avoir arraché dans ma chute deux friends. Complètement contusionné et pas serein, j'arrive à R1. On trouve un vieux Doliprane dans le sac de hissage qui me permettra de continuer. Le reste, c'est que du bonheur avec une belle grimpe sur un caillou parfois exceptionnel.
Dans le toit, on trouve pour passer une superbe ligne de faiblesse toute en fissure que l'on remonte en artif sur friends et pitons (magnifique).
Deux longueurs plus tard, on sort sur la vire du haut. Il est 19h, je suis fracassé et j'ai mal partout.
Fracassé mais content car la ligne est vraiment belle, courte mais pêchue.
Après deux rappels et un peu de marche, on récupère les petites affaires que l'on avait laissées au pied de la voie puis retour à la voiture.

Le toit parfait à droite ( au niveau des feuilles) que l'on a franchi et le pilier du bas.

Le topo fait par JP.

Jean Pierre dans le style "le grand bleu" avec son slip Aréna.

L1: 6a  Relais au niveau du genévrier dans le dièdre. 1 seul (et l'unique de la voie) spit de progression.

L2:  Un pas dur au dessus du relais -7a ou 6b et A1- que JP artifera afin d'éviter de tomber sur ma carcasse déjà bien abimée. Après le dièdre, une section  sous le surplomb très belle se protégeant essentiellement sur pitons.

L3: Juste FABULEUSE  7b+ en libre ou 6a / A2  The Roof, Le Toit pour les non anglophones.

Vue d'en haut

Le couplage de pitons, ça marche bien, la preuve: JP dans le rôle du passager du vent.

The Roof vu par les yeux de JP au relais du bas.

Il y a du sacré gaz à la sortie.

L4: 6a+ Sympathique petite longueur avec de belles fissures et quelques dalles pour pimenter le tout.

L5 Dernière petite longueur en V qui nous permet de déboucher sur la grande vire.
Pour la descente, prendre la vire main droite à la sortie de la voie jusqu'à atteindre un petit talweg (5 minutes) et chercher un peu en contrebas un rappel sur arbre. Rappelez en tirant sur votre gauche pour trouver le suivant qui permet d'accéder dans la cannolle du fond ( 2 spits).

Pour ceux qui ne connaissent pas, Anso c'est en partie...ça.

Le nom de la voie est une dédicace, un clin d’œil à une jeune et sympathique équipe, gérante depuis peu plus d'un an, d'une salle d'escalade sur Bayonne ( The Roof) que je fréquente de temps en temps et qui se situe dans le quartier du Forum.  Vous y trouverez de quoi grimper mais aussi de quoi y boire et se remplir la panse avec de très bons petits plats ou gouters divers.